Peinture

Vilhelm Hammershøi

Paysages Oniriques

1886–1907

Vilhelm Hammershøi est considéré comme un phénomène à part dans l’art danois et européen parce que, au beau milieu de la modernité, il s’en tenait à un conservatisme apparent qui faisait de son art une sorte de mutation, difficile à contourner. Selon Poul Vad : « Admiré et célébré de son vivant, on se mit très vite à lui dénier toute importance réelle, ne lui attribuant tout au plus que quelques lignes dans les ouvrages d’histoire de l’art et ne le nommant qu’avec une sorte de respect détaché. Jusque dans les années 1920, le peintre était encore nommé avec déférence, la presse allemande, française et danoise lui avait accordé d’importants articles. Mais 1916 était aussi la naissance du mouvement dada et de la révolte contre l’académisme. »

La critique redécouvre depuis les années 1990 ses tableaux d’intérieur énigmatiques représentant des pièces souvent vides, parfois habitées par des personnages féminins perdus dans une profonde réflexion, souvent vus de dos, tournés vers des murs clairs et nus, réalisés dans une gamme de tons de gris, de brun très restreinte ou de blanc, ses paysages, ses portraits, qui, tous, baignent dans une atmosphère étrange, irréelle, dénuée de toute action ou d’anecdote.

Essentiellement citadin, Hammershøi passait toujours un ou deux mois par an à la campagne. « Ses paysages et ses forêts possèdent un caractère particulier, comme « rincé », le premier plan légèrement gommé, sans détail, comme si le peintre n’avait pas pénétré dans l’espace qu’il décrit ». Une impression de désolation se dégage des vues de la campagne danoise, avec des horizons bas, des ciels vastes, une terre plate, dans un style que l’on a audacieusement rapproché de Jacob van Ruisdael et Philips de Koninck, mais que, au contraire des Hollandais du XVIIᵉ siècle, Hammershøi ne se préoccupe pas d’animer. Il choisit les terres les plus dépeuplées qui évoquent le calme et la rêverie : « Les vues de Lejre et du lac Gentofte défient notre sens des proportions, du temps, et de l’espace, en réduisant les arbres à la taille de fourmis, en ouvrant des vides dans toutes les directions. »

Paysages Oniriques
Rønne-alleen ved Snekkersten, 1906
Paysages Oniriques
Ung bøgeskov, Frederiksværk, 1904
Paysages Oniriques
Kongevejen ved Gentofte, Studie, 1892
Paysages Oniriques
Fra en bondegård, Refsnæs, 1900
Paysages Oniriques
Tre skibe, Christianshavns Kanal, 1905
Paysages Oniriques
Landskab, Gunsømagle ved Roskilde, 1886
Paysages Oniriques
Ung skov, Trørød, Sommer, 1907
Paysages Oniriques
Fra det gamle Christiansborg, Sent efterår, 1890–1892
Paysages Oniriques
Amalienborg Plads, 1896
Paysages Oniriques
Petri Kirke, 1906
Paysages Oniriques
Fra Fortunen, 1901
Paysages Oniriques
Fra det gamle Christiansborg, 1907
Paysages Oniriques
Forstudie til "Solregn. Gentofte Sø”, 1903
Paysages Oniriques
Landskap, Från Lejre, 1905
56°00'00.0"N 10°00'00.0"E

Lieu: Denmark
Mouvement: Symbolisme

Collection: Nationalmuseum, Stockholm - Ordrupgaard museum de Copenhague - The David Collection
Text: Wikipedia


Publié: Décembre 2022
Catégorie: Peinture

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